Elle aimait de toute son âme, comme on lui avait appris jadis, effleurant dans ses danses et ses rêves , les doux parfums de l’extase.

Elle aimait de toute la force de son âme, et se rêvait à partager ,un jour, cette Force d’Amour.

Pourtant son cœur se fatiguait, meurtri par la lutte, menée avec un corps, qui lui n’était en quête que de douleurs de vie. C’est ainsi qu’il avait été programmé, lui…

Elle se savait Forte, vulnérable, douce, capable de courir pour attraper et vivre les moments de joie.

Elle se savait guerrière, aimante , nourricière. Elle se sentait cela, mais son corps « mentalisé » l’entrainait vers les contraires. 

Qui pourrait croire cela? Personne, ou du moins pas grand monde.

Seule, dans ses forêts et ses montagnes, elle aimait et riait de toute son âme, bercée par la Force des éléments, enveloppée par l’Esprit de sa Terre, portée par Grande-Mère Lune. 

Elle était trop meurtrie par un Monde dont elle ne comprenait pas les codes et l’arrogance.

« Tu mérites d’être aimée » lui disait-on !

« Mais c’est comment pour vous , ici, en vrai, aimer ? C’est quoi aimer pour vous? « 

Chacun avait sa réponse, ses codes, sa vérité. Chacun l’envahissait de doutes pour mieux se satisfaire de leurs comportements . Elle cherchait en elle la force d’y croire encore et de rester vivante.

Elle continuait d’aimer à sa façon et n’entendait raisonner, que les rires et le mépris des ignorants de ce Monde.

Elle aimait et s’émerveiller de toute son âme mais son cœur s’essoufflait, éprouvé de courir sans cesse entre le cœur et la raison, éprouvé de vouloir rallier, sans cesse, un corps haineux à la douceur de l’âme.

Alors, dans l’eau froide d’un ruisseau, elle se laissait glisser, aimant retrouver la douceur et l’Amour transcendant des belles âmes. Immobile, elle se détachait de ce corps de souffrance. Anesthésiant ainsi ses peurs éteignant des cris de douleurs, dans le silence de la nature, elle voulait retrouver le chant de l’âme. 

Simplement toucher, l’espace d’un instant, la Force d’être aimée.

Son corps ne luttait plus. Plus de douleurs, elle tuait ainsi son bourreau.

Seule l’âme vivait, dansait, respirait.

Son cœur lui se battrait encore dans l espoir de la ramener vers des jours heureux.


Isabelle/Izan
21 janvier 2024

à mes enfants